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L
'''RECOMMANDATION n'''<sup>'''o'''</sup> '''c1''' : S’assurer que les politiques, les stratégies, les plans d’action et les programmes en éducation des adultes tiennent compte des besoins des personnes qui affichent de faibles taux de scolarité ou de compétences (c.-à-d. sans diplôme d’études secondaires ou faiblement alphabétisées). Dans cette perspective, il est essentiel de : * répondre aux besoins éducatifs des personnes en situation monoparentale; * s’assurer que ces personnes ont facilement accès à des services d’alphabétisation et de francisation, que ce soit en milieu scolaire ou communautaire; * s’assurer que tous les secteurs de l’éducation des adultes disposent des ressources et des outils nécessaires pour répondre aux besoins éducatifs particuliers de ces personnes, notamment à la formation générale des adultes.  +
'''RECOMMANDATION n'''<sup>'''o'''</sup> '''11 :''' Au moment de fixer la durée d’un plan d’intégration, le Ministre doit s’assurer que cette durée est suffisamment longue pour répondre aux besoins éducatifs de la personne participante et lui permettre d’accéder à une première qualification, si elle n’a pas de diplôme.  +
'''RECOMMANDATION n'''<sup>'''o'''</sup> '''2 :''' La volonté du Ministre de favoriser une meilleure adéquation entre la formation et l’emploi ne doit ni réduire la formation à une mesure de gestion de l’aide sociale, ni réduire les enjeux de formation de la main-d’œuvre à la seule problématique de l’adéquation entre la formation et l’emploi. Par ailleurs, cette volonté ne doit pas s’incarner dans un projet de loi qui s’apparente à un projet de loi omnibus comme le fait le projet de loi actuel en proposant d’abroger ou de modifier plusieurs lois existantes. Le Ministre doit traiter de manière distincte les changements proposés à l’aide-sociale et les enjeux de la formation de la main-d’œuvre. Ces changements doivent finalement prendre forme dans une stratégie d’action multisectorielle et interministérielle et être encadrés par une Politique gouvernementale d’éducation des adultes et de formation continue.  +
'''RECOMMANDATION n'''<sup>'''o'''</sup> '''3 :''' Afin de faire du Programme objectif emploi une action globale permettant au gouvernement du Québec de répondre avec souplesse aux besoins de main-d’œuvre appréhendés du marché du travail et de favoriser la mobilité en emploi, le Ministre devrait s’assurer qu’un programme bonifié vise largement les Québécoises et les Québécois les plus affectés par les inégalités sociales vécues au Québec, que ces personnes soient ou non en emploi.  +
'''RECOMMANDATION n'''<sup>'''o'''</sup> '''5 :''' Afin de lutter efficacement contre la pauvreté et l’exclusion sociale des personnes visées par le Programme objectif emploi, le Ministre devrait établir un seuil minimal de prestations qui se rapproche le plus possible du seuil de faible revenu et s’engager à n’imposer aucune pénalité financière en cas de manquement à un ou des engagements prévus au plan d’intégration.  +
'''RECOMMANDATION n'''<sup>'''o'''</sup> '''8 :''' Afin de développer pleinement l’employabilité des personnes participantes, le Ministre doit s’assurer que les plans d’intégration définis dans le cadre du programme bonifié favorisent l’accès à une première qualification pour les personnes sans diplôme.  +
'''RECOMMANDATION n'''<sup>'''o'''</sup> '''14 :''' Le Ministre doit s’assurer que l’abrogation du chapitre III de la Loi sur le ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale et sur la Commission des partenaires du marché du travail ne porte aucunement atteinte à la portée, la qualité, la diversité, le caractère adapté et l’accessibilité des services actuellement offerts aux citoyens et aux entreprises par Emploi-Québec.  +
'''RECOMMANDATION n'''<sup>'''o'''</sup> '''12 :''' Afin de contrer l’affaiblissement de l’infrastructure québécoise en éducation des adultes et d’accorder à l’apprentissage tout au long de la vie toute l’importance qui lui est due dans notre société du savoir, le gouvernement du Québec doit réaffirmer le rôle central joué par la Politique gouvernementale d’éducation des adultes et de formation continue à l’égard des autres politiques publiques.  +
'''RECOMMANDATION n'''<sup>'''o'''</sup> '''9 :''' Afin d’identifier les voies de développement des compétences et d’intégration en emploi qui conviennent le mieux aux personnes participantes au programme bonifié, le Ministre doit proposer des mesures qui permettent de reconnaître l’expérience professionnelle de ces personnes, qu’elle résulte d’acquis expérientiels ou d’apprentissages organisés hors du milieu scolaire.  +
'''RECOMMANDATION n'''<sup>'''o'''</sup> '''7 :''' Afin d’assurer le succès de la réalisation des plans d’intégration définis en collaboration avec les personnes participantes, le Ministre doit proposer des mesures de formation et d’accompagnement qui tiennent compte du niveau de compétences en littératie de ces personnes.  +
'''RECOMMANDATION n'''<sup>'''o'''</sup> '''1 :''' Afin de préserver l’accès à l’aide de dernier recours pour les personnes qui y ont droit, le Ministre doit revoir les modalités d’accès et de participation au Programme objectif emploi, en retirant l’obligation de participation, de sorte que ces modalités misent sur l’engagement volontaire de toute personne intéressée à participer à un tel programme, que cette personne soit ou non en emploi.  +
'''RECOMMANDATION n'''<sup>'''o'''</sup> '''13 :''' Le Ministre doit s’assurer que les modifications apportées à la Loi favorisant le développement et la reconnaissance des compétences de la main-d’œuvre ainsi qu’à la Loi sur le ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale et sur la Commission des partenaires du marché du travail ne limitent pas la représentation des partenaires issus de la société civile au sein de la CPMT et que ces modifications ne réduisent pas le rôle de premier plan joué par la CPMT dans l’identification des besoins de développement de la main-d’œuvre ainsi que la gestion du Fonds de développement et de reconnaissance des compétences de la main-d'œuvre, comme le propose le projet de loi en réduisant le pouvoir des instances partenariales au profit d’une plus grande concentration du pouvoir de décision au niveau du Ministre.  +
'''Niveau 2''' Niveau qui se caractérise par des attentes moyennes en matière d’évaluation de la capacité des adultes à utiliser l’écrit : * les adultes qui se classent au niveau 2 de l’échelle de littératie se retrouvent dans une situation où leur capacité à lire est relative à la présence de conditions facilitantes; * ces adultes peuvent lire pour apprendre : leur autonomie d’action et leur capacité d’agir dépendent de la présence d’environnements écrits adaptés; * une personne sur trois se retrouve dans cette situation au Québec (chez les adultes de 16 à 65 ans, 34,3 % se classent au niveau 2).  +
'''Niveaux 3, 4 et 5''' Niveaux qui se caractérisent par de grandes (niveau 3) ou de très grandes attentes (niveaux 4 et 5) en matière d’évaluation de la capacité des adultes à utiliser l’écrit : * les adultes qui se classent aux niveaux les plus élevés de l’échelle de littératie se retrouvent dans une situation où ils n’éprouvent pas de difficulté à lire et où ils sont incités à le faire pour apprendre, comprendre faire ou agir en toute autonomie; * l’autonomie d’action et la capacité d’agir de ces adultes sont grandes malgré la présence d’environnements écrits de plus en plus complexes; * moins d’une personne sur deux se retrouve dans cette situation au Québec (chez les adultes de 16 à 65 ans, 35,5 % se classent au niveau 3 et 11,2 % se classent aux niveaux 4 et 5).  +
'''Niveaux 1 et inférieur à 1 de littératie''' Niveaux qui se caractérisent par de faibles (niveau 1) ou de très faibles attentes (inférieur à 1) en matière d’évaluation de la capacité des adultes à utiliser l’écrit : * les adultes qui se classent aux niveaux les plus bas de l’échelle de littératie se retrouvent dans une situation où ils sont susceptibles d’éprouver des difficultés ou de grandes difficultés à comprendre l’écrit; * ces adultes peinent à lire pour apprendre : leur autonomie d’action et leur capacité d’agir sont limitées en présence d’environnements écrits de plus en plus complexes; * une personne sur cinq se retrouve dans cette situation au Québec (chez les adultes de 16 à 65 ans, 14,9 % se classent au niveau 1 et 4,1 % se classent au niveau inférieur à 1).  +
'''Constats et caractérisations de l'ICÉA selon les niveaux de littératie''' Dans le but de combattre les discours négatifs associés aux mesures de la capacité des adultes à utiliser l’écrit et de favoriser une meilleure compréhension des résultats du PEICA en matière de littératie, l'ICÉA propose l’utilisation de bases d’interprétation plus représentatives de la réalité des adultes. Des données quantitatives tirées de l’enquête de l’OCDE ont été jumelées à des données qualitatives obtenues à la suite d’un exercice de caractérisation de l’Institut. Trois grands constats apparaissent. Ils permettent d’établir des liens entre le potentiel des compétences évaluées chez différentes populations d’adultes et les obstacles auxquels ils sont confrontés, selon le niveau de littératie où ils se classent.  +
'''Axe 3 : Agir pour l’acquisition, le maintien et le rehaussement des connaissances en lecture et en écriture et des compétences de base (littératie, numératie, TICs) dans une perspective d’apprentissage tout au long de la vie''' Dans cette perspective, une stratégie nationale de lutte à l’analphabétisme devra permettre à l’État et aux partenaires de la société civile de mener des actions concrètes. Ces dernières devront poursuivre notamment les objectifs suivants : * Favoriser l’appropriation de la lecture, de l’écriture et des compétences de base de la petite enfance à l’âge adulte, et ce, dans toutes les dimensions de la vie; * Prendre en compte toute la gamme des besoins de formation, des objectifs d’apprentissage et des façons d’apprendre; * Reconnaître et promouvoir la diversité des lieux et des modes de formation à l’éducation des adultes; * Soutenir les organisations capables de fournir des environnements éducatifs étant propices à l’acquisition des connaissances et des compétences de base, à leur maintien ainsi qu’à leur rehaussement, soit : ** améliorer le soutien relatif aux conditions d’apprentissage et d’enseignement dans les différents milieux de l’éducation formelle (FGJ, FGA et FP, incluant classes d’accueil et milieux carcéraux); ** soutenir, dans la réalisation de leur mission, les différents milieux de l’éducation non formelle, soit le milieu communautaire (notamment les organismes intervenant en alphabétisation, auprès des familles ainsi que des personnes réfugiées et immigrantes) et le milieu syndical contribuant à la lutte à l’analphabétisme; ** favoriser et encourager la formation de base dans les milieux de travail pour toutes et tous; ** s’assurer que les personnes immigrantes et réfugiées aient accès à des services d’alpha-francisation de qualité et adaptés à leurs besoins; ** promouvoir et soutenir les actions des institutions culturelles, comme les musées et les bibliothèques, contribuant à l’appropriation de la lecture, de l’écriture et des TICs.  
* S’assurer que les familles ayant des enfants d’âge préscolaire aient accès à des activités d’éveil à la lecture et à l’écriture au sein des différents milieux s’adressant à la petite enfance ainsi qu’un accès à des services spécialisés;   +
'''Axe 1 : Agir aux plans de la valorisation, de la promotion et de la sensibilisation''' Une stratégie nationale de lutte à l’analphabétisme devra permettre à l’État et aux partenaires de la société civile de mener des actions concrètes. Ces dernières devront poursuivre notamment les objectifs suivants : * Valoriser la lecture et l’écriture dans toutes les dimensions de la vie; * Faire la promotion de l’alphabétisation et de la formation de base dans une perspective d’apprentissage tout au long de la vie; * Sensibiliser la population, les intervenantes et les intervenants de l’État et les partenaires de la société civile à la réalité des personnes vivant avec les conséquences de l’analphabétisme. Il importe par ailleurs de faciliter la mise en œuvre de ces interventions et d’en assurer le succès. À ce titre, la stratégie à venir doit appuyer ces interventions sur des mesures d’encadrement visant à : * s’assurer que l’ensemble des ministères et des organismes gouvernementaux participent, en concertation, à des actions visant la valorisation, la promotion et la sensibilisation; * s’assurer que ces actions soient élaborées et mises en œuvre en collaboration avec les partenaires de la société civile concernés; * appuyer ces actions par un financement conséquent permettant une action soutenue et à long terme aux plans local, régional et national; * donner aux acteurs du terrain les moyens financiers et logistiques pour assurer une action soutenue en matière de valorisation, de promotion et de sensibilisation.  +
'''Axe 4 : Agir pour la formation ainsi que pour l’avancement et le transfert des connaissances''' Une stratégie nationale de lutte à l’analphabétisme devra permettre à l’État et aux partenaires de la société civile de mener des actions concrètes. Ces dernières devront poursuivre notamment les objectifs suivants : * S’assurer que les intervenantes et les intervenants de l’État et des partenaires de la société civile aient accès à de la formation et à des ressources leur permettant de tenir compte de la réalité des personnes vivant avec les conséquences de l’analphabétisme; * Contribuer à l’avancement des connaissances liées au phénomène de l’analphabétisme, aux réalités des personnes qui se retrouvent dans cette situation et aux pratiques qui ont fait leurs preuves; * Soutenir le transfert de ces connaissances auprès de la population, des acteurs du terrain et des décideurs politiques et économiques.  +
* Sensibiliser la population, les intervenantes et les intervenants de l’État et les partenaires de la société civile à la réalité des personnes vivant avec les conséquences de l’analphabétisme.   +
* S’assurer que les personnes peu ou pas alphabétisées et leur famille bénéficient d’un accompagnement, adapté à leur situation et dispensé par une personne, et ce, tout au long de leur démarche dans les services publics;   +
'''Axe 2 : Agir en prévention de l’analphabétisme et de l’exclusion''' Une stratégie nationale de lutte à l’analphabétisme devra donc permettre à l’État et aux partenaires de la société civile de mener des actions concrètes. Ces dernières devront poursuivre notamment les objectifs suivants : * Soutenir les familles dans leurs activités d’éveil à la lecture et à l’écriture; * S’assurer que les familles ayant des enfants d’âge préscolaire aient accès à des activités d’éveil à la lecture et à l’écriture au sein des différents milieux s’adressant à la petite enfance ainsi qu’un accès à des services spécialisés; * Favoriser et renforcer les liens famille-école-communauté; * Faciliter les transitions entre les différents parcours d’apprentissage tout au long de la vie; * Soutenir les adultes qui désirent entreprendre ou poursuivre une formation; * S’assurer que les personnes peu ou pas alphabétisées aient accès à des environnements écrits et technologiques qu’elles soient capables de comprendre et de maîtriser; * S’assurer que les personnes peu ou pas alphabétisées et leur famille bénéficient d’un accompagnement, adapté à leur situation et dispensé par une personne, et ce, tout au long de leur démarche dans les services publics; * Faciliter l’accès au marché du travail des personnes peu ou pas alphabétisées en soutenant des actions adaptées à leur situation; * Favoriser le maintien en emploi des personnes peu ou pas alphabétisées, notamment par des programmes d’accompagnement et l’adaptation des environnements écrits de ces milieux de travail; * Améliorer les conditions de vie des adultes peu ou pas alphabétisés et des familles de milieux défavorisés.  +
* Faire la promotion de l’alphabétisation et de la formation de base dans une perspective d’apprentissage tout au long de la vie;   +
<big>'''L’absence de services spécialisés'''</big> '''CONSTAT n'''<sup>'''o'''</sup> '''2''' : Malgré des besoins éducatifs préoccupants et la présence de troubles d’apprentissage pouvant nuire à leur réussite, les personnes inscrites en alpha-francisation n’ont pas accès aux services spécialisés susceptibles de les aider.  +
<big>'''La difficulté d’orienter les personnes vers les bonnes classes'''</big> '''CONSTAT n'''<sup>'''o'''</sup> '''3''' : Le contexte d’absence de services spécialisés fait en sorte que certaines personnes immigrantes se retrouvent dans des classes d’alpha-francisation alors que ce n’est pas leur place.  +
<big>'''Le manque de matériel spécialisé et la difficulté d’identifier des ressources'''</big> '''CONSTAT n'''<sup>'''o'''</sup> '''5''' : Le manque de matériel spécialisé en alpha-francisation et la difficulté d’identifier les ressources les plus adaptées à l’enseignement du français auprès d’adultes faiblement alphabétisés dans leur langue maternelle limitent la capacité d’intervention des enseignantes et des enseignants de ce secteur de l’éducation des adultes.  +
'''CONSTAT n'''<sup>'''o'''</sup> '''8''' : L’amélioration des services publics de francisation offerts au Québec semble être liée à l’adoption d’un programme-cadre permettant de créer une porte d’entrée unique et d’assurer une meilleure coordination de l’action des différents ministères qui font de la francisation.  +
<big>'''La diversité des besoins éducatifs et le profil des personnes'''</big> '''CONSTAT n'''<sup>'''o'''</sup> '''1''' : Les besoins éducatifs des personnes inscrites en alpha-francisation sont tout aussi nombreux et préoccupants que ceux des autres élèves ou des autres personnes apprenantes.  +
'''CONSTAT n'''<sup>'''o'''</sup> '''9''' : Le financement de la francisation apparaît être inadapté à plusieurs égards : d’une part, il peine à répondre aux exigences de financement de base des organismes concernés (notamment en alpha-francisation); d’autre part, il est globalement limité aux huit premiers niveaux de l’échelle de compétences linguistiques du fédéral, alors qu’il aurait avantage à aller au-delà.  +
'''CONSTAT n'''<sup>'''o'''</sup> '''6''' : Aucune formation initiale axée sur les réalités de la francisation des personnes immigrantes peu ou pas scolarisées dans leur langue maternelle n’est offerte aux enseignantes et aux enseignants qui souhaitent intervenir en alpha-francisation. Par ailleurs, peu d’initiatives permettent de combler les besoins de formation continue des enseignantes et des enseignants qui œuvrent déjà en alpha-francisation.  +
<big>'''La mobilisation et la concertation des intervenantes des intervenants'''</big> '''CONSTAT n'''<sup>'''o'''</sup> '''11''' : Les personnes qui interviennent en alpha-francisation au Québec revendiquent la création de lieux et d’occasions leur permettant d’apprendre des autres et de participer à des rencontres informatives ou exploratoires qui favoriseraient la mobilisation et la concertation.  +
'''CONSTAT n'''<sup>'''o'''</sup> '''10''' : L’uniformisation et la bonification des mesures de soutien offertes aux personnes immigrantes qui suivent des cours à temps plein ou à temps partiel (peu importe l’ordre d’enseignement ou le lieu de formation) sont d’importantes conditions de réussite et de succès pour la francisation au Québec.  +
<big>'''La situation particulière des femmes monoparentales'''</big> '''CONSTAT n'''<sup>'''o'''</sup> '''4''' : La difficulté pour les femmes immigrantes d’avoir accès à des services de garde gratuits peut limiter leur participation à la francisation ou à l’alpha-francisation.  +
<big>'''Les pratiques efficaces en alpha-francisation'''</big> '''CONSTAT n'''<sup>'''o'''</sup> '''7''' : De nombreuses pratiques ont fait leurs preuves auprès des personnes inscrites en alpha-francisation. Cependant, peu de communautés de partage offrent aux enseignantes et aux enseignants l’occasion de découvrir ces façons de faire à travers l’expérience d’une autre personne.  +
'''RECOMMANDATION n'''<sup>'''o'''</sup> '''4''' : Intégrer l’éducation des adultes à toutes les décisions prises par le gouvernement en éducation dans le cadre de la crise sanitaire.  +
'''RECOMMANDATION n'''<sup>'''o'''</sup> '''6''' : Assurer l’accès aux services éducatifs et de formation, en particulier, à l’intention des personnes vivant des situations d’inégalités éducatives, sociales et économiques. Dans ce cadre : * 6.1 Mettre en place des mesures d’articulation entre les études, la famille et le travail adaptées aux circonstances uniques créées par la crise sanitaire chez les familles, en particulier, chez les familles monoparentales. * 6.2 Mettre en œuvre des réponses adaptées aux besoins des populations qui vivaient des situations d’inégalités éducatives, sociales et économiques avant la crise et dont les inégalités sont aujourd’hui exacerbées par la crise.  +
'''RECOMMANDATION n'''<sup>'''o'''</sup> '''3''' : Mettre en place un plan d’urgence soutenant le passage au numérique des organisations et le développement des compétences numériques Dans ce cadre : * 3.1 Financer la fourniture d’un accès gratuit à des services Internet haute vitesse dans toutes les régions du Québec et, dans le contexte de la crise sanitaire, accorder à ce service le statut de « service public essentiel ». * 3.2 Financer l’achat des équipements informatiques et des ressources numériques nécessaires à la poursuite de l’enseignement et de l’apprentissage à distance, dans toutes les organisations (scolaires formelles, communautaires, populaires et autres). * 3.3 Faire en sorte que les règles concernant l’achat de l’équipement informatique et des ressources numériques favorisent l’accès à une grande diversité de fournisseurs. * 3.4 Mettre sur pied un système de prêt d’équipement informatique pour tous les adultes, notamment les personnes en situation économique précaire qui sont en formation. * 3.5 Soutenir et financer le développement de l’expertise numérique du personnel responsable de la poursuite de l’enseignement et l’apprentissage à distance dans les organisations de tous les secteurs (scolaires formelles, communautaires, populaires et autres), notamment par la formation professionnelle défrayée par l’employeur. * 3.6 Financer le développement et la diffusion de ressources d’apprentissage à distance par des organisations spécialisées du Québec, notamment à l’intention des populations susceptibles de vivre des situations d’exclusion (Autochtones, personnes en situation de handicap, personnes immigrantes, personnes sans diplôme, familles monoparentales, etc.). * 3.7 Financer le développement des compétences numériques de tous les adultes.  +
'''RECOMMANDATION n'''<sup>'''o'''</sup> '''2''' : Adapter les critères des ententes et des formules de financement pour tenir compte de l’impact de la situation exceptionnelle de la crise sanitaire Dans ce cadre : * 2.1 Assouplir les modalités des ententes de financement conclues avec les organisations qui œuvrent hors du secteur scolaire formel afin de tenir compte des incidences négatives de la Covid-19, comme la fluctuation de la fréquentation et des inscriptions. * 2.2 Adapter les formules de financement des établissements du secteur scolaire formel de manière que les incidences de la COVID-19 (fréquentation, inscriptions, dépenses additionnelles, etc.) n’affectent pas à la baisse le financement de leurs activités à court, moyen et long terme. * 2.3 Accroître et élargir l’offre de services spécialisés destinée aux élèves en difficulté de la formation générale des adultes et de la formation professionnelle.  +
'''RECOMMANDATION n'''<sup>'''o'''</sup> '''1''' : Financer les dépenses non récurrentes occasionnées par le respect des consignes de la santé publique et la prudence sanitaire Dans ce cadre : * 1.1 Créer un fonds d’urgence pour soutenir les organismes communautaires et populaires qui accompagnent et outillent la population et les milieux scolaires à faire face aux défis liés à la pandémie, et, tout particulièrement, les populations en situation de vulnérabilité. * 1.2 Financer rétroactivement les dépenses non récurrentes déjà engagées depuis le début de la crise sanitaire en réponse aux contraintes exigées par la santé publique.  +
'''RECOMMANDATION n'''<sup>'''o'''</sup> '''5''' : Prendre des mesures immédiates pour renforcer la capacité d’offrir à distance l’enseignement et la formation. Dans ce cadre : * 5.1 Tenir compte des besoins (financiers, matériels et humains) de tous les lieux de formation. * 5.2 Favoriser le partage de ressources et d’expertise entre les différents milieux d’apprentissage et les différents ordres d’enseignement présents dans toutes les régions et sur tout le territoire du Québec. * 5.3 Embaucher du personnel pour accompagner les apprentissages à distance des adultes dans le but de développer leur capacité d’apprendre à distance et de les soutenir en fonction de leurs besoins tout au long de leur parcours.  +
'''Financement''' '''ENGAGEMENT n'''<sup>'''o'''</sup> '''8''' : Dresser un portrait complet du financement actuel de l’éducation des adultes. '''ENGAGEMENT n'''<sup>'''o'''</sup> '''9''' : Rendre publiques les données relatives au financement de l’éducation des adultes, s’assurer qu’elles soient facilement accessibles à la population et les mettre à jour régulièrement. '''ENGAGEMENT n'''<sup>'''o'''</sup> '''10''' : Rehausser le financement public accordé à l’éducation des adultes et simplifier ses modalités d’application afin d’en accroître l’efficacité pour plusieurs secteurs, notamment : * ouvrir l’enveloppe de financement de la formation professionnelle dédiée aux attestations d’études professionnelles et à la formation générale des adultes, en plus d’assouplir les programmes d’Emploi-Québec ; * ouvrir l’enveloppe de financement de la formation continue au collégial; * assurer la transparence du processus de modernisation du financement de l’éducation supérieur; * rehausser le financement à la mission des organismes communautaires et d’éducation populaire.  +
* Mettre en place des mesures de conciliation famille, travail et études afin de favoriser la participation des personnes en emploi à des activités d’apprentissage ou des programmes de formation.   +
'''Populations précarisées''' '''ENGAGEMENT n'''<sup>'''o'''</sup> '''5''' : S’assurer que les politiques, les stratégies, les plans d’action et les programmes en éducation des adultes tiennent compte des besoins des personnes appartenant à des groupes qui affichent de faibles taux de scolarité ou de compétences (c.-à-d. sans diplôme d’études secondaires ou faiblement alphabétisées).  +
'''Éducation populaire''' '''ENGAGEMENT n'''<sup>'''o'''</sup> '''17''' : Formaliser la reconnaissance par l’État du rôle de transformation sociale joué par les organismes d’éducation populaire et de leur mission éducative, notamment en ce qui concerne l’éducation à la citoyenneté et à la défense des droits. '''ENGAGEMENT n'''<sup>'''o'''</sup> '''18''' : Appuyer cette reconnaissance du rôle de l’éducation populaire dans l’éducation à la citoyenneté et à la défense des droits par un rehaussement du financement des groupes concernés, notamment : * rehausser le financement des groupes de défense de droits (dont une faible proportion du financement provient de l’État); et * rehausser le financement global à la mission. '''ENGAGEMENT n'''<sup>'''o'''</sup> '''19''' : Affirmer la responsabilité pleine et entière du ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur à l’égard de l’éducation populaire et de l’éducation populaire autonome.  +
'''ENGAGEMENT n'''<sup>'''o'''</sup> '''10''' : Rehausser le financement public accordé à l’éducation des adultes et simplifier ses modalités d’application afin d’en accroître l’efficacité pour plusieurs secteurs, notamment : * ouvrir l’enveloppe de financement de la formation professionnelle dédiée aux attestations d’études professionnelles et à la formation générale des adultes, en plus d’assouplir les programmes d’Emploi-Québec ;  +
'''Gouvernance ''' '''ENGAGEMENT n'''<sup>'''o'''</sup> '''3''' : Adopter des mécanismes de gouvernance en éducation des adultes qui favorisent la participation active des intervenantes et des intervenants du milieu (personnel enseignant, professionnel, personnel de soutien et autres) et des personnes apprenantes au sein des conseils d’administration ou des conseils d’établissement des institutions et des organismes. Ces mécanismes devront aussi garantir la participation active des femmes qui ont contribué ou qui contribuent au développement et à l’avancement de l’éducation des adultes.  +
* Répondre aux besoins éducatifs des personnes appartenant aux populations suivantes : Autochtones, personnes handicapées, immigrantes ou racisées et femmes, notamment en situation monoparentale.   +
'''Formation liée à l’emploi''' '''ENGAGEMENT n'''<sup>'''o'''</sup> '''20''' : Adopter des mesures de formation en entreprise qui favorisent la mobilité ascendante des personnes en emploi, ainsi que l’embauche des personnes éloignées du marché du travail. '''ENGAGEMENT n'''<sup>'''o'''</sup> '''21''' : Renforcer l’offre de formation continue, notamment au collégial et à la formation professionnelle, afin de favoriser la participation des adultes à des études à temps partiel (soirs et fin de semaine).  +
* Prendre des mesures pour lever les obstacles à l’apprentissage auxquels sont confrontées les personnes des groupes précarisées. À ce titre, porter une attention particulière aux obstacles liés aux violences sexuelles, à la discrimination raciale, au sexisme, à l’hétérosexisme, à la pauvreté, etc.   +
'''ENGAGEMENT n'''<sup>'''o'''</sup> '''7''' : Dans le but de répondre de manière adaptée aux besoins éducatifs de certaines populations d’adulte : * Réaliser une analyse différenciée selon le sexe avant l’adoption de toute politique, toute stratégie, tous plan d’action et tous programme en éducation des adultes, dans le but d’identifier les besoins éducatifs des femmes et de leur répondre de manière adaptée. * S’assurer que les études en éducation des adultes favorisent la production de données ventilées selon le sexe, l’origine, l’appartenance ethnique ou raciale, le statut d’Autochtone, les capacités physiques, LGBTQ2+ et la classe sociale.  +
* S’assurer que tous les secteurs de l’éducation des adultes disposent des ressources et des outils nécessaires pour répondre aux besoins éducatifs particuliers de ces personnes (notamment à la formation générale des adultes).   +
'''Recherche et production de données ''' '''ENGAGEMENT n'''<sup>'''o'''</sup> '''4''' : Renforcer le soutien de la recherche en éducation des adultes, notamment en augmentant le financement lui étant spécifiquement consacré.  +
'''Accessibilité, persévérance et réussite''' '''ENGAGEMENT n'''<sup>'''o'''</sup> '''6''' : Adopter une stratégie d’accès à la formation, de persévérance et de réussite à l’intention des populations ayant les plus grands besoins éducatifs. De manière prioritaire, cette stratégie devra : * Mettre en place des mesures de conciliation famille, travail et études afin de favoriser la participation des personnes en emploi à des activités d’apprentissage ou des programmes de formation. * Prendre des mesures pour lever les obstacles à l’apprentissage auxquels sont confrontées les personnes des groupes précarisées. À ce titre, porter une attention particulière aux obstacles liés aux violences sexuelles, à la discrimination raciale, au sexisme, à l’hétérosexisme, à la pauvreté, etc. * Réformer l’aide financière aux études pour l’adapter aux besoins et à la condition des adultes, notamment, les adultes en emploi à faibles revenus.  +
* S’assurer que ces personnes ont facilement accès à des services d’alphabétisation et de francisation (en milieu scolaire ou communautaire).   +
'''Alphabétisation''' '''ENGAGEMENT n'''<sup>'''o'''</sup> '''11''' : le Québec d’une stratégie de lutte à l’analphabétisme telle que le recommande le Réseau de lutte à l’analphabétisme. '''ENGAGEMENT n'''<sup>'''o'''</sup> '''12''' : de la lutte à l’analphabétisme et du rehaussement des compétences des adultes en littératie, en numératie et en résolution de problème des priorités nationales. '''ENGAGEMENT n'''<sup>'''o'''</sup> '''13''' : Accompagner toute initiative ou stratégie de lutte à l’analphabétisme destinées aux adultes des ressources financières, matérielles et humaines conséquentes et pérennes, notamment pour les groupes communautaires d’alphabétisation.  +
'''Francisation''' '''ENGAGEMENT n'''<sup>'''o'''</sup> '''14''' : S’assurer que plus de personnes immigrantes aient accès aux cours de francisation, notamment : * en uniformisant et en augmentant les allocations de participation; * en adaptant les horaires aux besoins des personnes (par exemple, selon l’horaire des enfants à l’école ou à la garderie); * en tenant compte des besoins individuels, du rythme d’apprentissage et du profil linguistique de chaque personne ; * en augmentant le financement et le nombre d’initiatives de francisation en entreprise; et * en améliorant la qualité et l’accès à l’information disponible. '''ENGAGEMENT n'''<sup>'''o'''</sup> '''15''' : Augmenter le pourcentage de personnes immigrantes ayant suivi des cours de francisation atteignant le seuil d’autonomie langagière. '''ENGAGEMENT n'''<sup>'''o'''</sup> '''16''' : Élaborer un programme-cadre de francisation pour les personnes peu scolarisées ou peu alphabétisées.  +
'''Éducation des adultes à l’enseignement supérieur''' '''ENGAGEMENT n'''<sup>'''o'''</sup> '''22''' : Maintenir, voire élargir l’accès aux divers services (administratifs et de soutien à l’enseignement, bibliothèques et autres) afin qu’ils soient accessibles hors des heures de travail (soirée et fins de semaine).  +
'''La reconnaissance des acquis''' '''ENGAGEMENT n'''<sup>'''o'''</sup> '''2''' : Bonifier le système de reconnaissance des acquis pour que celui-ci favorise l’accès et la continuité des parcours ainsi que l’émission d’attestations officielles, notamment : * en veillant à l’établissement d’une offre de reconnaissance des acquis et des compétences obtenus dans les différents lieux d’apprentissage, lorsqu’une telle offre n’existe pas : scolaire, communautaire, associatif, autoformation et apprentissage par les pairs ou collaboratif, etc.; * en facilitant la reconnaissance de l’expérience professionnelle, qu’elle résulte d’acquis expérientiels ou d’apprentissages organisés hors du milieu scolaire, en particulier par l’émission d’attestation reconnue; * en favorisant des passerelles entre les attestations délivrées par les différents ordres d’enseignement ainsi que celles émises par des lieux non scolaires d’éducation des adultes; * en améliorant des mécanismes de reconnaissance pour les personnes ayant acquis des diplômes et des compétences professionnelles hors du Canada; * en soutenant les personnes faiblement scolarisées dans leur démarche de reconnaissance des acquis et des compétences, par exemple, par l’emploi d’instruments de reconnaissance tenant compte de leur niveau de littératie et en rendant disponible un accompagnement tout au long de la démarche de reconnaissance des acquis et des compétences.  +
'''1. Définition de l’éducation populaire donnée par le CSE''' « ''Aider les personnes à se prendre en main et leur donner des outils pour assumer, de façon éclairée et responsable, leurs divers rôles dans la société.'' » (CSE 1992, p. 70) * La définition de l’éducation des adultes mise de l’avant par le Conseil supérieur de l’éducation peut s’appliquer aux différents types d’éducation populaire, mais elle demeure insuffisante pour rendre compte du caractère spécifique de l’éducation populaire autonome (ÉPA). * Les différents types d’ÉP se caractérisent par une accessibilité sans préalable et ils ne mènent pas à une certification. * L’ÉP vise avant tout le développement des capacités individuelles et collectives dans une perspective de citoyenneté. * L’objectif partagé de l’ÉP et de l’ÉPA est de permettre aux personnes d’être parties prenantes du développement social.  +
'''6. La mission de l’État et la reconnaissance de l’ÉP et de l’ÉPA''' * Il importe d’interpréter de manière large la mission des principaux ministères concernés par les enjeux en éducation. * L’actualité du droit à l’éducation pour toute la population exige d’inscrire la responsabilité d’offrir l’accès au développement et au maintien des capacités des adultes d’exercer leur pleine citoyenneté et leurs droits dans la mission du ministère de l’Éducation. * Cette interprétation invite à reconnaître au ministère de l’Éducation la responsabilité pleine et entière de l’ÉP et de l’ÉPA, à titre de fiduciaire de la mission éducative de l’État.  +
* Par ailleurs, la valorisation de l’ÉP ne doit pas se faire au détriment de l’action communautaire. L’éducation et l’action sont étroitement imbriquées dans le mouvement communautaire. Il faut tenir compte de cette réalité et favoriser le renforcement de la fonction éducative de l’action communautaire. Élargir la vision de l’ÉP c’est reconnaitre la portée éducative de l’action communautaire.   +
* Dans cette perspective, il faudrait reconnaître le rôle que les groupes populaires peuvent jouer à ce titre : éducation politique et citoyenne, réponse aux besoins éducatifs liés à la crise financière, aux nouvelles réalités démographiques et identitaires, ainsi qu’aux alternatives sociales et écologiques.   +
'''4. Une demande persistante de reconnaissance du secteur''' * La consultation préparatoire à l’événement 24 heures pour un Québec apprenant (hiver 2013)[[#sdfootnote3sym|<sup>3</sup>]] a fait ressortir l’importance que ces milieux accordent au fait d’appartenir au monde de l’éducation des adultes. * L’événement 24 heures pour un Québec apprenant a permis d’affirmer l’importance d’offrir à ces organismes les moyens de « se donner une voix commune, [de] créer un espace de concertation qui confèrerait au secteur de l’éducation des adultes en général et de l’éducation populaire en particulier plus de poids politique pour se faire entendre auprès du gouvernement ». (ICÉA 2013, Actes du 24 heures pour un Québec apprenant) * Cet espace doit notamment permettre « d’exercer une pression à court terme pour réintroduire l’éducation populaire et une définition large de l’éducation dans une nouvelle politique gouvernementale à venir et, à plus long terme, avoir une influence politique dans l’orientation et l’élaboration de cette politique et assurer un suivi régulier dans sa mise en œuvre et son actualisation ». (ICÉA 2013, Actes du 24 heures pour un Québec apprenant) * Ces revendications quant à l’espace et la voix commune plaident pour une réactualisation de la place que l’ÉP et l’ÉPA pourraient occuper dans une politique en éducation des adultes et constitue une piste pour favoriser l’accessibilité à l’éducation des adultes.  +
* Avec les années, le rôle et les responsabilités du ministère de l’Éducation à l’égard de l’éducation populaire ont été réduite à l’alphabétisation et à quelques groupes en formation de formateurs.   +
* L’ÉP est disparue des commissions scolaires et des établissements d’enseignement en général : la disparition de cette responsabilité est attribuable à l’exigence d’autofinancement des activités d’éducation populaire.   +
'''3. L’éducation populaire autonome comme théorie et pratique de transformation sociale''' * Les organisations qui composent le secteur de l’ÉPA (MÉPACQ, OVEP, groupes en alphabétisation, notamment) font de la transformation sociale, la fonction de leur mission éducative. * Ces organisations considèrent l’action de transformation sociale comme un apprentissage collectif et individuel et orientent leur action vers les populations exclues et les plus démunies.  +
* L’événement 24 heures pour un Québec apprenant a permis de révéler des volontés de : ** favoriser l’éducation à la citoyenneté à travers l’appareil de l’État (ministères) en accordant un rôle de leader au MELS qui devrait reconnaître l’importance d’une plateforme commune des divers apprentissages; ** miser sur l’éducation politique et citoyenne : s’assurer que l’État reconnaisse la nécessité de l’éducation citoyenne (sociopolitique, économique, environnementale) de tous les milieux et développer des lieux d’alliance et d’innovation sur la base de l’affirmation collective de la nécessité de l’éducation citoyenne.   +
M
'''RECOMMANDATION n'''<sup>'''o'''</sup> '''1''' : Inscrire, dans la Loi visant à lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale ainsi que dans la stratégie nationale qui l’accompagne, le droit à l’éducation pour tous les adultes à titre de condition essentielle pour lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale.  +
'''RECOMMANDATION n'''<sup>'''o'''</sup> '''3''' : Appeler à la mise à jour de la Politique gouvernementale d’éducation des adultes et de formation continue pour assurer la cohérence des actions et la mobilisation des partenaires.  +
'''RECOMMANDATION n'''<sup>'''o'''</sup> '''2''' : Inclure dans la Stratégie nationale de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale des dispositions en matière d’éducation qui engagent le gouvernement à poser les actions suivantes : # adopter une stratégie de lutte à l’analphabétisme qui favorise l’alphabétisation des personnes ainsi que l’élimination des causes de l’analphabétisme et l’atténuation de ses conséquences; # favoriser l’acquisition d’une formation de base par tous les adultes et, à cette fin, reconnaître le rôle unique joué par les centres d’éducation des adultes; # favoriser l’accès à une première qualification pour tous les jeunes adultes ainsi que le développement continu des compétences des personnes en emploi.  +
'''RECOMMANDATION n'''<sup>'''o'''</sup> '''1''' : Inscrire, dans la Loi visant à lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale ainsi que dans la stratégie nationale qui l’accompagne, le droit à l’éducation pour tous les adultes à titre de condition essentielle pour lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale.  +
'''RECOMMANDATION n'''<sup>'''o'''</sup> '''2''' : Inclure dans la Stratégie nationale de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale des dispositions en matière d’éducation qui engagent le gouvernement à poser les actions suivantes : # adopter une stratégie de lutte à l’analphabétisme qui favorise l’alphabétisation des personnes ainsi que l’élimination des causes de l’analphabétisme et l’atténuation de ses conséquences; # favoriser l’acquisition d’une formation de base par tous les adultes et, à cette fin, reconnaître le rôle unique joué par les centres d’éducation des adultes; # favoriser l’accès à une première qualification pour tous les jeunes adultes ainsi que le développement continu des compétences des personnes en emploi.  +
'''RECOMMANDATION n'''<sup>'''o'''</sup> '''3''' : Appeler à la mise à jour de la Politique gouvernementale d’éducation des adultes et de formation continue pour assurer la cohérence des actions et la mobilisation des partenaires.  +
'''RECOMMANDATION n'''<sup>'''o'''</sup> '''5''' : Stimuler et appuyer financièrement la recherche et l’innovation en matière de pratiques, de mesures et de stratégies favorisant l’accès et la réussite éducative des adultes.  +
'''RECOMMANDATION n'''<sup>'''o'''</sup> '''4''' : Financer adéquatement les lieux d’apprentissage, notamment ceux qui ont été grandement fragilisés par les réductions de leur financement public. Réduire l’impact négatif des règles budgétaires qui freinent l’accès aux ressources éducatives.  +
'''RECOMMANDATION n'''<sup>'''o'''</sup> '''2''' : Adopter des mesures pour soutenir spécifiquement la réussite éducative des adultes et la continuité des parcours d’apprentissage. Notamment, améliorer l'accès aux services de formation à temps partiel, à tous les ordres d’enseignement, à des horaires adaptés, tenant compte des disponibilités des adultes, à des services de conseil et d’orientation scolaire et professionnelle, accompagnant les adultes dans leur choix de formation et à des mesures favorisant la conciliation famille, travail et études telles que les services de garde d’enfants.  +
'''RECOMMANDATION n'''<sup>'''o'''</sup> '''3''' : Élargir et faciliter l’accès à la reconnaissance des acquis, notamment pour les populations qui y ont moins accès. Établir des passerelles entre les attestations délivrées par les différents ordres d’enseignement et dans les différents lieux d’apprentissage (scolaire, communautaire, associatif, autoformation et apprentissage par les pairs ou collaboratif). Soutenir le développement des outils de reconnaissance des acquis.  +
'''RECOMMANDATION n'''<sup>'''o'''</sup> '''1''' : Adopter une politique nationale globale d’apprentissage tout au long de la vie, partant de l’éducation préscolaire à l’éducation des adultes. Adopter une stratégie nationale de lutte à l’analphabétisme, selon les termes proposés par le Réseau de lutte à l’analphabétisme.  +
'''RECOMMANDATION n'''<sup>'''o'''</sup> '''6''' : Le secteur de l’éducation des adultes doit être représenté adéquatement dans les instances de gouvernance. Cette représentation doit tenir compte de la diversité des actrices et acteurs en éducation des adultes, notamment les adultes en apprentissage.  +
* Pour lever l’obstacle situationnel lié à l’insuffisance des ressources financières des apprenants adultes : créer des programmes de soutien financier aux études adaptés à la situation économique des apprenants adultes et qui soutiennent la participation aux formations offertes dans tous les milieux, qu’ils soient scolaires ou communautaires.   +
* d’accroître le financement accordé aux activités d’éducation et de formation des adultes offertes par les organismes de la société civile, notamment en finançant leur mission de base en éducation et en formation des adultes et en tenant compte des ressources consacrées à l’accompagnement des adultes apprenants;   +
* Pour lever l’obstacle lié au manque de ressources financières des établissements publics et des organismes communautaires : instaurer des mécanismes de financement selon la formule dite « enveloppe ouverte » aux services d’éducation et de formation des adultes à tous les ordres d’enseignement, financer adéquatement les services et les activités d’alphabétisation et de formation de base des centres d’éducation des adultes, des organismes d’alphabétisation populaire et des organismes communautaires pour qu’ils puissent répondre aux conditions de vie et aux besoins des adultes, en plus de favoriser la persévérance en garantissant le financement nécessaire pour aider et accompagner les adultes vivant des problèmes.   +
* Pour lever l’obstacle situationnel lié aux difficultés suscitées par la conciliation famille-travail-formation : rendre disponibles des services de garderie aux adultes apprenants en formation. De manière prioritaire, offrir de tels services de garderie aux mères monoparentales en formation.   +
* Pour lever l’obstacle institutionnel lié au manque de concertation des intervenants de l’offre de formation : développer une plus grande cohérence entre les instances régionales existantes en éducation et en formation des adultes (par exemple, les conseils régionaux des partenaires du marché du travail, les tables interordres et les tables de coordination régionales de la Semaine québécoises des adultes en formation) et soutenir les initiatives de concertation associant des intervenants de différents milieux. À cet effet, faire en sorte que la concertation contribue à susciter des synergies, à renforcer la complémentarité des interventions et à favoriser les partenariats.   +
'''RECOMMANDATION n'''<sup>'''o'''</sup> '''6''' : situer la question de l’accès à l’éducation et à la formation des adultes dans la perspective de respect du droit à l’éducation et, dans cet esprit, adopter des objectifs d’accès à l’éducation et à la formation des adultes qui respectent les conditions de mise en œuvre du droit à l’éducation énoncées par l’UNESCO.  +
* Pour lever l’obstacle dispositionnel soulevé par le peu d’importance sociale accordée à l’éducation et à la formation des adultes : reconduire la Semaine québécoises des adultes en formation et en élargir la portée pour qu’elle puisse rayonner comme d’autres grandes campagnes sociétales conçues pour lutter contre le tabagisme, l’alcool au volant ou la violence faite aux femmes.   +
* de mener auprès du grand public une campagne d’information et de sensibilisation sur le droit à l’éducation. Cette campagne informera la population des droits des adultes apprenants en vertu des lois et programmes existants et la sensibilisera aux situations d’inégalité;   +
'''RECOMMANDATION n'''<sup>'''o'''</sup> '''1''' : accorder la priorité aux populations vivant les plus grandes inégalités d’accès. Nous recommandons au CSE de faire valoir que les actions en matière d’accroissement de l’accès à l’éducation et à la formation des adultes aient pour objectif prioritaire de hausser de 45 % le taux de participation à la formation formelle sur une période de cinq ans pour les populations suivantes : * personnes faiblement scolarisées (sans diplôme d’études secondaires ou ne possédant que ce diplôme), peu alphabétisées ou se situant au niveau le plus faible de l’échelle de la littératie, soit le niveau 1; * travailleurs œuvrant dans le secteur primaire ou dans le secteur des services personnels et aux entreprises, dans des petites entreprises de moins de 20 salariés ou dans des fonctions de cols bleus. En outre, tenir compte que les personnes en chômage participent moins que les personnes occupant un emploi.  +
'''RECOMMANDATION n'''<sup>'''o'''</sup> '''2''' : cibler en priorité les obstacles dont l’impact limite le plus la participation. Nous recommandons au CSE de faire de la levée des obstacles à la participation une orientation majeure de ses propositions en matière d’élargissement de l’accès à l’éducation et à la formation des adultes. Dans cet esprit, nous invitons le CSE à proposer que les actions mises de l’avant s’attaquent de manière prioritaire aux obstacles qui occasionnent les blocages les plus structurants. Parmi ces obstacles devraient figurer : * les obstacles situationnels liés au manque de temps, aux problèmes soulevés par la conciliation famille-travail-études et à l’incapacité de défrayer les coûts occasionnés par la formation. De tels obstacles limitent l’accès des apprenants à l’éducation et à la formation des adultes; * les obstacles institutionnels soulevés par l’inefficacité des actions résultant du manque de concertation entre les intervenants, de la lourdeur et de la rigidité des règles administratives, du manque de ressources financières qui font en sorte que les intervenants ne parviennent pas à répondre adéquatement à la demande des adultes; * les obstacles dispositionnels découlant du peu d’importance sociale accordée à l’éducation et à la formation des adultes, à l’absence d’une culture de la formation ancrée dans les milieux de vie des individus, au désintérêt trop souvent manifesté à l’égard de l’éducation et de la formation des adultes.  +
* Pour lever l’obstacle institutionnel causé par l’inadéquation des politiques et des règles administratives, eu égard à la situation des apprenants adultes : permettre aux établissements et aux organismes une plus grande souplesse administrative afin qu’ils puissent adapter leur offre de services à la condition des apprenants adultes. Dans cette perspective, reconnaître et soutenir les initiatives des institutions et des organismes qui adaptent déjà leurs politiques et leurs règles à la situation des adultes apprenants.   +
* Pour lever l’obstacle situationnel lié au manque de temps des apprenants adultes : faire en sorte que des mesures incitatives, telles instaurer un congé-formation rémunéré, puissent faciliter le dégagement d’heures travaillées consacrées à l’apprentissage.   +
* de reconnaître que les initiatives de partage de connaissances entre citoyens et citoyennes constituent un domaine émergent d’accès à l’éducation et à la formation des adultes, de faire connaître ces initiatives et de créer un programme de soutien financier de celles-ci;   +
* de reconnaître le rôle unique de la famille, des proches et du milieu de proximité dans la création des conditions de persévérance et de réussite.   +
'''RECOMMANDATION n'''<sup>'''o'''</sup> '''4''' : renforcer la mission sociale de l’État en éducation et en formation des adultes en développant davantage de synergie entre les acteurs étatiques en éducation et en formation des adultes et en intégrant des objectifs d’éducation et de formation des adultes dans les politiques sociales, économiques, culturelles, environnementales et de développement régional de l’État. Nous recommandons au CSE de proposer que les politiques de l’État en éducation, en santé, en économie, en culture et en développement régional intègrent, en lien avec leur domaine d’intervention respectif, des objectifs communs d’accès à l’éducation et à la formation des adultes. Plus spécifiquement, cette action concertée d’éducation et de formation des adultes : * accorderait une priorité aux populations vivant les plus grandes inégalités d’accès; * s’appuierait sur les principes et les fondements de l’éducation et de la formation des adultes énoncés dans la ''Politique gouvernementale d’éducation des adultes et de formation continue''.  +
Nous recommandons au CSE de faire valoir que l’établissement d’une culture de l’éducation et de la formation des adultes nécessite la reconnaissance et la valorisation du droit à l’éducation, le soutien de l’offre d’activité d’éducation et de formation des organismes de la société civile ainsi que des activités d’accompagnement essentielles à la persévérance et à la réussite des adultes apprenants.  +
'''RECOMMANDATION n'''<sup>'''o'''</sup>''' 6 :''' élaborer un cadre financier qui favorise la synergie entre tous les acteurs étatiques et qui soutient activement la réalisation d’objectifs d’éducation et de formation des adultes dans les politiques sociales, économiques, culturelles, environnementales et de développement régional de l’État, de ses ministères et de ses agences. Dans cette perspective, nous recommandons au Comité consultatif sur l’accessibilité financière aux études de faire valoir la nécessité de lier les politiques de l’État en éducation, en santé, en économie, en culture et en développement régional à des objectifs communs d’accessibilité financière à l’éducation et à la formation des adultes : # cette action concertée accorderait une priorité aux populations vivant les plus grandes inégalités d’accès; # elle s’appuierait par ailleurs sur les principes et les fondements de l’éducation et de la formation des adultes énoncés dans la Politique gouvernementale d’éducation des adultes et de formation continue.  +
# de faire valoir la mise en place de mesures d’accessibilité financière dont l’objectif prioritaire serait de hausser de 45 % le taux de participation à la formation formelle[[#sdfootnote2sym|<sup>2</sup>]] sur une période de 5 ans pour les populations moins favorisées : #* les personnes faiblement scolarisées (sans diplôme d’études secondaires ou ne possédant que ce diplôme), peu alphabétisées ou se situant au niveau le plus faible de l’échelle de la littératie, soit le niveau 1; #* les travailleurs les moins susceptibles d’avoir accès à la formation, qui œuvrent notamment dans le secteur primaire ou celui des services personnels et aux entreprises, dans des entreprises de moins de 20 salariés ou qui ont un statut de cols bleus. Il faut aussi tenir compte du fait que les personnes sans emploi participent moins que les personnes en emploi;   +
'''RECOMMANDATION n'''<sup>'''o'''</sup>''' 5 :''' majorer les sommes consacrées aux services complémentaires offerts aux adultes par les établissements d’enseignement publics. Dans cette perspective, nous recommandons au Comité consultatif sur l’accessibilité financière aux études de faire valoir la nécessité de financer adéquatement les opérations stratégiques réalisées par les établissements d’enseignement publics en matière de reconnaissance des acquis scolaires, d’accompagnement, d’encadrement et d’orientation. Ce financement devrait : # permettre de répondre aux besoins non satisfaits des adultes et de tenir compte de l’ampleur du manque à gagner que représente la formation manquante; # inviter le MESS et la CPMT à investir davantage pour améliorer les services d’encadrement et d’accompagnement des différents programmes de formation du réseau public pour les personnes en formation; # accorder une large place aux services de soutien à l’élève qu’on associe habituellement aux services complémentaires en lien avec les élèves HDAA et les besoins de l’ensemble des adultes : orthopédagogie, psychologie, orthophonie, travail social, psychoéducation, éducation spécialisée, etc.  +
'''RECOMMANDATION n'''<sup>'''o'''</sup>''' 4 :''' s’assurer que le financement des établissements publics d’enseignement se fasse par enveloppe ouverte, comme c’est le cas pour l’enseignement universitaire, quel que soit le régime d’apprentissage ou le type de formation. Dans cette perspective, nous recommandons au Comité consultatif sur l’accessibilité financière aux études de faire valoir l’importance d’adopter des modalités de financement qui tiennent compte des besoins et des conditions de vie des adultes : # il faut notamment permettre aux institutions publiques d’enseignement de développer une offre diversifiée de cours et de programmes à temps partiel; # il faut également inviter les acteurs concernés à réfléchir à d’autres modes ou moyens de formation pour favoriser et faciliter l’accès à la formation en utilisant par exemple les nouvelles technologies et la formation à distance.  +