Orientations stratégiques 2021-2026 (2021)

De Indicateurs EA

Orientations stratégiques 2021-2026 (2021)

Afin de favoriser le respect du droit à l’éducation pour les femmes et de relever les défis de l'articulation entre les études, la famille et l’emploi, l’ICÉA rend publique cette déclaration.

Source : La conciliation entre les études, la famille et l’emploi : une condition de mise en œuvre du droit à l’éducation pour les femmes (fichier PDF), Déclaration de l’ICÉA sur la conciliation entre les études, la famille et l’emploi, janiver 2022.

Principes d’une action en faveur de la conciliation entre les études, la famille et l’emploi

1. Une action collective nécessaire. Lever les obstacles empêchant la conciliation entre les études, la famille et l’emploi doit nécessairement passer par des actions collectives attaquant les causes systémiques de ces obstacles. Les individus ne peuvent par eux-mêmes solutionner les problèmes rencontrés dont les causes dépassent la sphère de leur pouvoir d’action.

2. Une action personnalisée incontournable. C’est à l’échelle de leur vie réelle que les femmes font face à des obstacles freinant leur participation à l’éducation. C’est pourquoi les solutions proposées doivent avoir un effet dans le milieu de vie de celles-ci et, par conséquent, tenir compte des spécificités de ces milieux de vie.

3. Une action fondée dans le respect du droit à l’éducation. Concilier les études, la famille et l’emploi contribue à l’accès à l’éducation pour les femmes et manifeste une recherche d’équité et d’inclusion en éducation des adultes. Plus fondamentalement, la conciliation réussie entre les études, la famille et l’emploi fait progresser le respect du droit à l’éducation des femmes.

Stratégies et actions pour concilier les études, la famille et l’emploiGrand texte

4. Adopter une nouvelle politique gouvernementale d’éducation des adultes dont l’un des axes centraux serait la conciliation entre les études, la famille et l’emploi.

Une politique gouvernementale d’éducation des adultes proposerait des actions spécifiques :

a. Reconnaissance du statut de parents-élèves et de parents-étudiants, et de leurs besoins particuliers;

b. Reconnaissance et financement de la contribution des organismes communautaires à la conciliation entre les études, la famille et l’emploi, notamment ceux offrant du répit aux mères-élèves et aux mères-étudiantes ou des activités culturelles ou sportives gratuites ou à faible coût pour leurs enfants;

c. Reconnaissance et financement des initiatives locales des organisations scolaires en matière de conciliation entre les études, la famille et l’emploi;

d. Mise en place et financement de services de garde subventionnés ou à coût modique aux horaires souples et adaptés à l’horaire atypique et souvent variable des parents-élèves et des parents-étudiants.

Une politique gouvernementale d’éducation des adultes reposerait sur de grands principes et objectifs :

a. Élimination des inégalités socioéconomiques entre les hommes et les femmes;

b. Incitation des pères ou des partenaires à augmenter leur implication dans la vie familiale et dans le travail domestique;

c. Responsabilité collective des familles et des individus qui en font partie;

d. Reconnaissance du caractère évolutif de ces besoins, car chaque famille rencontre des changements au fil du temps.

5. Adopter une stratégie de renforcement du soutien financier des parents-élèves et des parents-étudiants

Concernant plus particulièrement le programme d’Aide financière aux études (AFE), il s’agirait de :

a. Ajuster les barèmes du programme d’Aide financière aux études pour que ceux-ci correspondent aux coûts réels des frais de subsistance des parents-élèves et des parents-étudiants, et permettent de réduire au minimum leur endettement. La possibilité d’une vie décente pour soi et ses enfants devrait être le seuil économique visé.

b. Adapter le programme d’Aide financière aux études à la condition des parents-étudiants en révisant les revenus parentaux qui sont pris en compte. Par exemple, il faudrait cesser de comptabiliser les revenus des conjoints dans le calcul de l’aide financière aux études, ainsi que ceux provenant de la pension alimentaire et de la rente de conjoint survivant et d’orphelin. Cette adaptation augmenterait le seuil du salaire qu’il est possible de gagner en occupant un emploi sans subir de pénalité dans le calcul de l’aide financière.

Concernant les autres sources de financement, il s’agirait de :

c. Rendre disponibles d’autres sources de financement, comme des bourses d’études dédiées aux parents-élèves et aux parents-étudiants. De telles bourses sont déjà offertes par diverses organisations, fondations et associations étudiantes. Pour renforcer le soutien financier aux parents-élèves et aux parents-étudiants, il conviendrait de rendre disponibles davantage de bourses d’études ou d’autres sources de financement pour les parents-élèves et les parents-étudiants aux études à temps partiel ou à temps plein.

6. Adopter des pratiques organisationnelles durables de conciliation entre les études, la famille et l’emploi.

Ces pratiques des lieux d’éducation pourraient inclure de :

a. Créer un comité responsable de l’implantation des stratégies et de l’analyse des besoins de conciliation entre les études, la famille et l’emploi des parents-élèves et des parents-étudiants;

b. Assurer l’accès à l’information et la communication avec les parents-élèves et les parents-étudiants, en misant autant sur des communications institutionnelles que sur la mise en place de réseaux d’information entre pairs;

c. Mettre en place des services d’accueil pour guider les parents-élèves et les parents-étudiants vers les ressources et les services de conciliation;

d. Favoriser, lorsque les conditions le permettraient, des régimes d’études diversifiés qui faciliteraient le choix d’un horaire ou d’un régime d’études à temps plein ou à temps partiel adapté aux contraintes de temps familiales ou professionnelles;

e. Diversifier l’offre de formations et les modes d’apprentissage en offrant, entre autres, davantage d’options de formation et de cours à distance et en ligne, de formules d’alternance travail-études, etc. pour plus de flexibilité dans les parcours de formation et d’apprentissage;

f. Informer le corps enseignant et l’ensemble des personnels des conditions et des besoins spécifiques des parents-élèves et des parents-étudiants, des services existants ainsi que des nouvelles mesures mises en place pour adapter les services à cette population;

g. Mettre à la disposition des parents-élèves et des parents-étudiants des laboratoires informatiques accessibles à des horaires adaptés à leurs besoins.

7. Inciter l’ensemble des partenaires du marché du travail à prendre des mesures contribuant à la conciliation entre les études, la famille et l’emploi.

a. L’apport incontournable des partenaires du marché du travail se manifesterait par la possibilité pour les employés de bénéficier d’horaires stables et flexibles;

b. L’apport incontournable des partenaires du marché du travail prendrait la forme de stratégies impliquant une panoplie de moyens, comme la réduction du temps de travail, l’autorisation de faire du télétravail, la semaine de quatre jours sans perte de salaire ou d’avantages sociaux, l’utilisation de banque d’heures accumulées, les congés payés pour des obligations familiales, les congés sans solde, les congés autofinancés, l’affichage de l’horaire de travail au moins une semaine à l’avance, le droit de refuser les heures supplémentaires, etc.;

c. L’apport incontournable des partenaires du marché du travail se traduirait par la mise en place d’une stratégie de concertation où les employés seraient sollicités dans cette réflexion sur les actions et les mesures à mettre en place pour favoriser la conciliation entre les études, la famille et l’emploi;

d. L’apport incontournable des partenaires du marché du travail permettrait de faire des représentations auprès du gouvernement pour l’adoption d’une nouvelle politique d’éducation des adultes rendant possible une action sur plusieurs fronts en faveur de la conciliation entre les études, la famille et l’emploi, et l’inviterait à porter une attention particulière à la situation des petites et des moyennes entreprises en matière de conciliation entre les études, la famille et l’emploi.